Situé dans la ville de Mashhad, dans le nord-est de l’Iran, le mausolée de l’imam Reza est dédié au huitième imam chiite. C’est un important lieu de pèlerinage qui abrite également l'une des mosquées les plus grandes du monde. De nombreux touristes le visitent pour apprécier l’architecture et les arts.

 

Histoire du mausolée et de l’Iman

À l’époque des Abbassides, le royaume connut une importante révolte chiites, ce qui amena le calife Al-Ma’mun à désigner Ali ar-Ridha (imam Reza) comme son successeur, en vue de calmer les ardeurs. Comme il gagna davantage en popularité que le calife lui-même, Al-Ma’mun le fit assassiné par empoisonnement. Il fut alors considéré comme un martyr et un mausolée en son honneur fut construit dans le village de Sanabad, devenu plus tard Mashhad. Chose exceptionnelle, il fut inhumé aux côtés du père de son assassin et devint le premier imam chiite à être enterré dans le territoire iranien. Les fidèles commencèrent à se recueillir sur son tombeau et des mosquées furent édifiées à proximité.

 

Même avant d’être élevé au rang de martyr, l’imam Reza fut un homme très admiré, car il était un descendant du prophète Mahomet en personne et non moins le huitième imam chiite. Des miracles et des facultés surhumaines lui ont même été attribués, en l’occurrence la prédiction de l’avenir, l’interprétation des rêves, la connaissance de tous les langages humains et animaux et la capacité de lire dans les pensées. Au cours de 12 siècles, le sanctuaire dédié à l’imam fut agrandi, modifié et reconstruit par les différentes dynasties au pouvoir, à savoir : les Timourides, Safavides, Afsharides, Qadjares et les Pahlavis. L’immense ensemble architectural comprend la chambre funéraire, la mosquée Bâlâ Sar, qui borde toujours le côté nord-ouest, de nombreuses coupoles, un dôme recouvert d’or fin et un minaret.

 

Un lieu de pèlerinage très important

Chaque année, le mausolée de l’imam Reza accueille entre 12 et 20 millions de pèlerins dans une immense enceinte composée de nombreuses cours intérieures pouvant accueillir des dizaines de milliers de personnes. On y procède à une cérémonie de deuil en mémoire du martyre de l’imam. Les fidèles arrivent par tous les moyens de transports possibles, notamment le bus. Les femmes sont toutes vêtues de tchador noir et très couvrant, alors que les hommes sont plus décontractés, certains portant des pantalons courts et des savates. Vient alors le moment de la fouille, avant de pénétrer dans l’enceinte, les gentes chacun de leur côté. 

 

Une fois entrée, un escalator mène vers une gigantesque esplanade. Des véhicules électriques semblables aux voiturettes de golf sont mis à disposition des personnes âgées. Certaines femmes se dirigent vers le « haram-e motahar », le périmètre sacré, puis se dirigent vers le « zarih » ou la chambre tombale pour toucher et caresser la grille, tout en pleurant et en priant de toutes leurs âmes. Les tambours retentissent 20 minutes avant le coucher du soleil pour annoncer le début des prières. Les hommes d’un côté et les femmes de l’autre se rassemblent sur l’esplanade. Lorsque l’imam commence à prêcher, le silence est d'une absolue rigueur.